Séance spéciale suivie d’une discussion en présence du réalisateur, Nasser Bakhti.
Pendant près de 50 ans, Laurence Deonna, reporter écrivaine et photographe a osé risquer sa vie à capter les bruits et la fureur de notre époque à travers le vécu des femmes, en Suisse et à l’autre bout de la planète. Toujours à travers des reportages de terrain, au plus près des conflits et leurs violences et leur impact sur les populations civiles qui les vivent.
Issue d’une famille de la haute bourgeoisie calviniste genevoise, à 30 ans, elle quitte une vie confortable et se lance en solitaire sur les routes du Moyen-Orient, des pays d’Asie centrale et d’Afrique. Partir pour se perdre, s’affranchir et témoigner. Partir, synonyme de délivrance et de liberté. Elle a libéré la parole, là où le silence étouffait les rêves d’émancipation et de liberté. Avec sa plume engagée, elle s’est toujours battue au nom de la liberté d’expression. Ce film nous invite à un voyage à travers ses voyages, comme une invitation à l’aventure dans le pays de l’intime et celui de l’engagement citoyen. Nous mettons nos pas dans ceux de cette femme qui a marqué son temps par ses reportages, par ses livres, par ses photos et par son engagement. Ce voyage est traversé par des rencontres avec d’autres femmes fortes, qui n’arrêteront jamais la lutte, contre le viol, pour plus d’implication des femmes dans le domaine culturel, politique et économique, pour la liberté de la presse et pour la justice sociale…
Aujourd’hui, à plus de 80 ans, Laurence Deonna reste rebelle à l’injustice et à l’intolérance, avec un regard critique, mais jamais dénué d’humour. Un témoin capital d’une époque, qui porte un regard lucide, sans langue de bois et sans illusion, sur sa vie et sur nos sociétés et leurs obscurs méandres. Son parcours est source d’espoir et nous fait réfléchir sur notre temps et ses défis. Il nous montre que le métier de femme reporter exige du courage et de la volonté pour témoigner des dures réalités et faire face aux hypocrisies et aux discriminations souvent bien déguisées.Laurence Deonna a mis des mots sur des maux de nos sociétés et sur des êtres souvent oubliés par l’histoire, car ce qui n’est pas nommé, ni mis en images n’existe pas, il devient et demeure invisible.